Sylvestre Maris Décroissance



Alors je vous épargnerai de longues explications sur le pourquoi du comment je me suis mis à ré-écouter France-Inter depuis quelques temps, mais en gros, c'est pour avoir ma petite dose quotidienne d'info insignifiante, pour avoir une idée personnelle du traitement médiatique de l'actualité si on peut parler d'une seule actualité ...enfin bref, comme on dit, je l'écoute "pour info".

Un mec qui en impose dans les médias, c'est à n'en pas douter Jean-Marc Sylvestre (JMS). Le gars a toujours eu quand j'étais plus jeune une sorte de position de force, un "expert" comme on dit, un mec si sûr de lui que tout ce qu'il dit semble non seulement vrai, mais plus particulièrement censé. Les affirmations sont comme assénées, et ce qui avant passait à mes yeux pour de l'assurance, ressemble de plus en plus (et attention, c'est loin d'être une révélation, beaucoup ont avant moi analysé le problème, de Serge Halimi à des blogs ...) à de la propagande pro-libérale aveugle, bornée et totalement inbuvable.

Il se trouve que l'avantage d'écouter France Inter le matin consiste à pouvoir profiter des conseils de JMS, inutile de dire que depuis les mouvements de foules liés au CPE, on a droit presque chaque jour à la petite remarque qui va bien sur chaque catégorie qui n'avait rien à faire dans la rue à ce moment. Les étudiants... ben non, pourquoi ils seraient concernés ? Les salariés du public ? non, pas concernés, ceux du privé ... euh non, je vois pas... mais bon, de toute façon, PERSONNE n'avait rien à faire dans la rue d'après JMS, puisque c'était un bien nécessaire, une "réforme" utile et qui va nous rapprocher des modèles loués par lui que sont les anglo-saxons (au sens large et non précis, faut bien faire des généralités, sachez que tous les américains sont contents de leur sort social car eux, ils ont compris le système, pas vous...).

Alors j'ai découvert quand même un truc marrant, c'est que une fois par semaine, on place devant JMS, Bernard Maris. Alors euh débat... faudrait demander à feu Pierre Bourdieu ce qu'il en pense, mais ça n'a de débat que le nom à priori, enfin je ne peux parler que de vendredi dernier, mais promis je vais écouter les autres (faut juste que je me branche assez tôt). En fait, Bernard est une sorte de figure un poil alter face à l'ultra qu'est JMS.
Mais le débat, donc, tourne court, Bernard ne se montre pas vraiment aggressif au contraire de JMS qui martèle des évidences libérales, du coup, l'impression générale est celle d'un parfum d'utopie doucement gentille sèchement rappelée à la réalité des marchés qu'il est quand même inutile de penser contredire.

C'est vrai qu'objectivement, je n'ai jamais nulle part ailleurs sur un média aussi énorme que France Inter, entendu parler de "décroissance" (puisque c'était le sujet du débat, désolé, c'est un vrai bordel mon article), mais c'est encore une fois dommage d'avoir besoin de placer JMS devant Bernard Maris qui essayait de poser quelques propositions, quelques questions pas complètement stupides, genre "pourquoi ne pas se demander si notre niveau de consommation n'a pas un impact ? ..." etc. Inutile de dire que c'est une baffe radiophonique qui s'en suit "mais il faut être incroyablement privilégié pour dire ça" (genre lui ne l'est pas, ou pire, il l'est mais comme il ne dit pas ça, il est crédible... lui) ou encore "non, il faut arrêter, la seule issue possible, c'est la croissance"
(les citations sont approximatives mais l'esprit est là)

Ne demandez pas d'explication, pas de tentative de définition de la croissance ou de la décroissance, le débat est éclair, juste le temps de casser la gueule à quelques idées anti-conformistes et paf, la météo.

Ici, une petite explication sur Maris, chez CQFD, bon, ça vaut ce que ça vaut, la prochaine fois, promis, je prends des notes, mais mon chat m'en empêche la plupart du temps, c'est vrai !

6 comments:

Anonymous said...

JMS n'a qu'une seule idée qu'il rabâche tous les jours (puisque lui a accès à l'antenne tous les jours: "LA SOLUTION, C'EST LA CROISSANCE".

C'est la seule chose qu'il dise avec de légères variantes en fonction de la thématique du jour.

C'est un attardé mental. Le pire, c'est qu'il croit à ce qu'il raconte.

Personnelement, j'ai du mal à ne pas me mordre la langue jusqu'au sang quand, une fois par semaine, il est "opposé" au brave Bernard M. qui ne parvient même pas à lui opposer quelques idées simples:
- construire des prisons, des missiles, ça rentre dans la croissance mais est-ce que cela améliore la qualité de vie ?
- comment peut-on soutenir l'idée de toujours produire plus, les ressources étant limitées ?

Si je croise JMS dans la rue, je l'étrangle...

coco_des_bois said...

Exactement, tu mets bien en lumière le genre de "débats" qui se produisent entre eux, Maris qui avance des idées raisonnable, pose des questions et JMS qui impose des énormités...

Il faut que je retrouve l'extrait du livre d'Halimi qui cite l'échange entre JMS et un auditeur à propos du progès social.

Anonymous said...

L'extrait dont tu parles est aux pages 82 et 83 dans "Les nouveaux chiens de garde"

JMS est assurément un excellent bouffon de l'ultalibéralisme qui occupe l'antenne matutinale sponsorisée par les contribuables que nous sommes, hélas !

Anonymous said...

Extrait à lire pages 82 et 83 sur le bouffo de JMS grand prosélyte de l'ultalibéralisme avec sa sacro sainte Croissance.... et sur les ondes de la radio publique SVP... et tous les matins excusez du peu... c'est insupportable.. si quelq'un peut lui arracher la langue seulement, ça sufffirait !

Anonymous said...

Autre intervention fort intéressante, hier matin, concernant la TVA sociale : JMS nous explique que la volonté de je ne sais plus quel candidat de droite (de Royal jusqu'au Gros Pen) avait la volonté de diminuer les coûts salariaux, en transférant les charges sociales vers la TVA.

Avec un aplomb à faire hurler de rire un lycéen en filière sciences économiques, il nous explique que c'est ce que l'on nomme TVA sociale, et que ça a été tenté en Allemagne, que ça a fonctionné, et qu'il faudrait le mettre en expérimentation en France.

Ce que ce soit-disant "expert" en économie (fait semblant d') ignore(r), c'est que les charges ne sont pas un coût pour le patron, mais, bien une partie du paiement du salaire, que le salarié ne perçoit pas directement, mais "qu'il" met au pot commun. Ainsi, si l'on instaure cette TVA sociale (Honteux abus de langage qu'Eric Hazan ne renierait pas !), on floue le salarié deux fois :

1 - on lui retire une partie de son salaire
2 - chaque fois qu'il sera soumis à la TVA, il paiera encore pour sa santé, (alors qu'un viendra de lui ôter une partie du fruit de son travail.

et

3 - enfin, c'est encore lui qui sera le plus pénalisé, puisqu'aussi bien, et comme tout le monde le sait, le TVA est l'impôt le plus injuste.

Ce qui me "révolte le plus n'est pas cette prise de position, mais c'est bien, plutôt que sur notre service public, il ne se trouve personne pour contredire cet hurluberlu, pour lui enseigner le B.A.BA du fonctionnement de notre économie et de notre système social [Beuark ! voilà que je sors des gros mots ! ;-)]

Pour de plus amples précisions sur ce sujet, je vous renvoie à cet article extrêmement bien fait : http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=4071

Anonymous said...

Aaargh !

Mon lien vers Eric Hazan n'a pas fonctionné : c'était celui-ci : http://www.homme-moderne.org/raisonsdagir-editions/catalog/hazan/lqr.html

LQR La propagande au quotidien, Raison d'Agir (2006)