1er Mai fête à neuneu

Le 1er mai, c'est la fête du travail.
Donc, et si je me souviens bien de ma façon de faire des déductions mathématiques qui me valaient des 4/20, c'est la fête de Sarko. Ou en tout cas de ses idées, celui qui ne veut pas qu'un travailleur qui n'a pas un sous en fin de mois voit un "assisté" gagner "autant" que lui.
Ce qui en dit long sur les perspectives des travailleurs au passage, qui ne doit pas s'attendre à être payé à peu près correctement, mais qui ferait bien de détester le batârd qui vit à ses crochets.

Bon en réalité le 1er Mai c'est autre chose en théorie, c'est la fête des travailleurs justement, une occasion de repenser à ceux qui doivent toujours lutter pour tenter de se faire un peu moins exploiter (si c'est possible hein, on veut pas déranger).
La Fête des travailleurs rappelle l’importante contribution sociale des mouvements ouvriers. Ils sont montés au front, non seulement pour obtenir de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés, mais aussi pour l’élimination du racisme et de la discrimination. Ils ne l’ont pas fait seulement pour leurs membres, mais aussi pour la société dans son ensemble. Le 1er mai est donc un moment où l’on prend le temps de s’arrêter pour constater et apprécier les innombrables victoires sociales depuis l’ère industrielle. Sans oublier de continuer la lutte...

Alors ce n'est pas la fête de Sarko avec ses discours sur le travail, qui est celui de la droite qui veut faire rentrer de force dans le crâne des gens que le travail de merde qui est leur avenir est la valeur la plus fondamentale qu'ils n'auront jamais, que ne pas accepter cette exploitation revient à perdre sa légitimité sociale, que devenir "assisté" est non seulement honteux mais répréhensible.
Ce discours est nécessaire pour continuer à flinguer le code du travail (en douce à l'assemblée pendant que tout le monde dort ou se mord le nez au sujet des élections-piège à cons), pour imposer toujours plus de travail pour [que les patrons puissent] gagner plus.

En écoutant l'émission de Mermet le rouge, vous entendrez ce poème de Prévert.
Et ça ne date pas d'hier ...
Il a son nom sur la tour, il a des colonels sous ses ordres.
Des colonels gratte-papier, garde-chiourme, espions.
Des journalistes mangent dans sa main.
Le préfet de police rampe sous son paillasson.
Citron ?… Citron ?… Millions… Millions…
Et si le chiffre d’affaires vient à baisser, pour que malgré tout
Les bénéfices ne diminuent pas, il suffit d’augmenter la cadence et de
Baisser les salaires des ouvriers
Baisser les salaires
Rien à voir avec le gag à rallonge d'EADS-Airbus, dont le cynisme des dirigeants va jusqu'à leur permettre de se sucrer en dividendes. Au passage, le mécène Lagardère a refusé le sien (qui se serait monté à 15 millions) par solidarité. euh... y'a anguille sous roche là non ? ;)

On essaiera de se rappeler que c'est Pétain qui est le dernier à avoir donné un nom à la journée du 1er Mai, en la rebaptisant fête du travail, et on essaiera de penser que les plus grands profiteurs du travail des autres ne sont sans doute pas ceux que pointe du doigt Sarkozy. Les assistés sont ceux qui font de l'argent sur le travail des autres, et qui en font beaucoup, ceux qui profitent des actions pour lourder les employés, qui spéculent sur des mouvements et variations virtuelles de chiffres sans se préoccuper de la vie des travailleurs qu'il y a derrière. Ceux qui poussent à toujours plus de rendement financier, toujours plus de production, qui se vautrent dans leurs dividendes et se roulent dans leurs revenus totalement disproportionnés.

7 comments:

raf said...

ça fait du bien de te lire Coco, beaucoup se plient devant Sarkosy ces derniers temps. Il faut dire qu'en face ce n'est pas très glorieux.
J'apprécie ton analyse même si je n'y adhère pas sur chaque point. Mes griefs contre Sarko tournent plutôt autour des banlieues. Sans reprendre les mots "kärcher" ou "racaille" répétés à longueur de journée par ses ennemis, il faut surtout se rappeller que Sarkosy par une déclaration scandaleuse suite à la mort de deux jeunes, a provoqué les premiers incendis de voitures qui ont déclenchés les émeutes. Il a déclaré coupable deux victimes sans faire de procès, et ne s'est jamais excusé. bon dimanche Coco, malgré tout !

coco_des_bois said...

Beaucoup semblent louer également sa "carrure", et ses "capacités" à être président ... je trouve ça déplorable.

Tout ce que tu dis est juste, lui, et le libéralisme qu'il représente se nourrit de la violence qu'il génère, alors même si Ségo est une sociale-libérale, même si elle n'a pas de charisme, même si on peut lui reprocher plein de choses... ce dimanche je vote contre Sarko.

merci de ton commentaire en tout cas raf.

deligne said...

« Je l’ai écrit pendant l’été 1983 après l’assassinat du petit Taoufik Ouannès (onze ans). Je voulais comprendre à l’époque comment on en arrivait à tuer un gamin parce qu’il jouait au ballon en faisant du bruit. Pour analyser ce geste, il m’a fallu remonter très loin dans l’histoire et la mémoire de la France. » Tahar Ben Jelloun.
Je suppose que toi Coco et Raf vous n'avez pas lu cet essai de TB qui est sociologue avant d'être romancier et qui enquête principalement sur Dreux ville ouvrière et communiste avant qu'elle ne tombe dans les mains du FN.
Alors, le mythe "Ils [les ouvriers] sont montés au front, non seulement pour obtenir de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés, mais aussi pour l’élimination du racisme et de la discrimination." est une histoire que les gens bien-pensants tentent aujourd'hui de se faire croire mais qui est largement erronée. A cette époque les ouvriers pensaient que "les Arabes volaient le pains des Français" ce qui a permis à Le Pen de construire son parti sur cette base de population xénophobe.

deligne said...

J'oubliais :
Hospitalité française
par Tahar Ben Jelloun
Le Seuil
Collection L'Histoire immédiate
septembre 1997, 216 p., 14.48 euros
Première édition : 1984
ISBN : 2020324237

coco_des_bois said...

Euh oui... à quelle époque déjà ?

Les mouvements ouvriers n'existent plus ?
Tous les ouvriers qui ont manifesté dans tous les pays l'ont fait contre les arabes ?
Non je ne pense pas.

Et les réactions que appelles "d'une population xénophobe" ne sont que les réactions de gens à qui on ment, car à peu près tout le monde est xénophobe, mais quand on vient à masquer la complexité des rapports de populations et que l'on met en avant les "problèmes", on exacerbe ces penchants au lieu de les combattre.

Reste que tu soulève un point qui ne me semble pas le plus important dans ce que je voulais dire ici. Je voulais parler du travail et des travailleurs, et des valeurs qui gravitet autour, de la façon dont le libéralisme loue la valeur travail alors qu'il récompense la valeur patrimoine, propriété et finance.

Monter les gens les uns contre les autres, c'est une tactique politique, que ce soit les arabes, les africains ou autres. Nous tuons les africains à coup d'ouverture de marchés et nous leur parlont d'immigration choisie et d'assistés... voilà les valeurs du libéralisme.

deligne said...

Je suis entièrement d'accord avec toi Coco, sur cette phrase "Monter les gens les uns contre les autres, c'est une tactique politique, que ce soit les arabes, les africains ou autres."
Alors pourquoi monter les "pauvres" contre les "riches", pourquoi donner des excuses lors réactions xénophobes sous couvert que se sont "des gens à qui on ment" et ne condamner que les menteurs. Certains seraient-ils donc plus cons que les autres ou acceptent-ils ces mensonges parce qu'après tout, ça les arrangent bien ?
Pour moi corrupteurs et corrompus sont à mettre sur un plan d'égalité.
Mais, où je suis de nouveau d'accord avec toi, c'est que le xénophobie est la "valeur" la mieux partagée dans ce pays, qq soit la classe populaire, le niveau de revenu, le niveau d'étude.
Au lieu de se faire tondre par des syndicalistes cyniques, les ouvriers feraient mieux de véritablement s'organiser comme dans les démocraties des pays du Nord de l'UE, le Royaume-Uni ou l'Allemagne.
IG Metal, vient d'obtenir, encore une fois, une revalorisation des salaires de 4.5%, alors que les travailleurs de ce syndicat n'en réclamaient que 3%. Et ceci s'en en arriver à une grève forcement pénalisante pour ces travailleurs puisque non payés pendant les jours de grève contrairement à ce qui se passe dans la fonction publique fr. où seuls les travailleurs non-syndiqués, - l'industrie - mais qui payent des impôts et financent donc les grèves de ces nantis tout en se tapant les d'inconvénients : pas de transport collectifs, de courriers, de cours pour leurs gosses, etc, etc...
Vive l'égalité et la solidarité !!!

coco_des_bois said...

Je pense que beaucoup de gens acceptent ce qu'ils identifient consciemment ou non comme des mensonges, et ce en effet parce que ça les arrange.

Ca m'arrangerait de penser que mon électricité est propre.
Ca m'arrangerait de penser que je peux me goinfrer de chocolat, de viande et acheter un ordinateur tous les 6 mois, que tout ça ne nuit à personne, et encore mieux, que le seul fait de consommer est un acte fondamentalement bon, socialement et pourquoi pas écologiquement (bio, équitable... etc).

En revanche, je ne vois pas trop le rapport, corrupteur, corrompu, dans le contexte, je ne saisis pas l'allusion.

Pour ce qui est des mouvements sociaux, il y a certes des progrès à faire, mais je crois qu'avant de repenser la préservation de tous les emplois et la hausse des salaires, on peut (ou en même temps) penser au sens que l'on veut donner la production de notre pays.
Veut-on construire toujours plus d'avions qui bouffent des millions de litres de kérosène ? Veut-on vraiment expliquer aux gens que non ils ne pourront plus prendre autant l'avion, veut-on vraiment penser à tout cela ? Les vrais enjeux écologiques demandent des changements énormes.

Sans une impulsion forte du gouvernement, jamais ces changements ne seront pris en compte, et on continuera à se battre pour du vent.

En revanche, je suis opposé à l'idée de dire que tout fonctionnaire qui fait grève est un nanti qui fait chier le monde !
Si on ne laissait pas les services publics aux interêts privés, il y aurait peut être moins de grèves. A moins d'interdire totalement ce droit, je ne vois pas ce que tu proposes.

Pour finir, je ne monte pas les pauvres contre les riches, je pense que je n'en ai pas besoin. En revanche, je trouve inadmissible que les salaires dans notre pays soient aussi déments, je ne crois en effet pas que tel ou tel patron ait une valeur 200 fois supérieure à un smicard, ni même 30 fois à vrai dire !

Parce que ce n'est pas normal, ce n'est pas viable, ce n'est pas humain et encore moins animal, ce n'est justement pas égalitaire, est-ce libéral ?