Propagande castriste


Castro... rien que son nom est quasiment banni des médias français. Il faut dire que c'est un affreux dictateur, et que tout ce qui vient de lui, de son régime "dictatorial", ne peut être que - comme le disent les journalistes de France Inter - de la propagande. Quand on annonce qu'il va mieux après avoir été malade, c'est pas de la communication, c'est de la propagande...

Ce pays qui fait partie (pour quelle raison exactement on ne sait pas) de la liste des pays terroristes pour ce grand pays démocratique que sont les USA, et il existe une loi US qui se charge de laisser à la discrétion du président le loisir de décider si ce pays est une démocratie ou non. Il est bien évident que pour tout ce qui concerne l'Amérique latine et du Sud, les USA n'ont jamais failli à leur réputation de pourvoyeurs de démocratie et de liberté (si on restreint leur application à leurs entreprises).

Ce matin dans le journal sur France Inter, on apprendra qu'il y a un nouveau film des studios Gibli, que c'est le fils de machin qui a réalisé, que c'est peut être pas aussi poétique que d'habitude, qu'il doit se faire la main... etc etc, enfin bref, de l'info quoi, du rien, des trucs dont tout le monde se fout, et qui n'ont rien à faire dans un journal. A la limite dans une rubrique "divertissement"...
En revanche, un phrase laconique et mensongère au sujet de Castro, qui "accuse de génocide les USA à cause de leur politique de biocarburants" (en gros, je ne cite que de mémoire).

En réalité, quel est le discours de Castro ?
Le texte est disponible dans son intégralité ici.
L’idée sinistre de transformer des aliments en carburant est devenue une grande ligne économique de la politique extérieure des Etats-Unis ce lundi 26 mars.
Castro a un discours qu'aurait pu tenir un Bové ou une Voynet, un discours qui met en garde les pays du Sud, parce que les accords que cherche Bush avec le Brésil en vue de la production de "biocarburants" ne changeront rien à plusieurs choses :
- La dépendance forte des pays du sud à l'économie du Nord
- La faiblesse de la production agricole vivrière induite par cette dépendance aux enjeux financiers imposés par des instances du Nord comme le FMI et les accords de libre échange

Castro propose de remplacer nos ampoules à incandescence par des ampoules à fluorescence, et explique (à tort ou à raison, là n'est pas le sujet) qu'il a lancé ce mouvement de fond sur l'île. Prenons l'exemple de la France, qui communique à ce sujet, qui a cette responsabilité ? l'Etat ? L'entreprise privée EDF ? dont l'interêt n'est certainement pas de réduire la consommation générale... Mais de toute façon, peut-on vraiment ralentir notre consommation d'énergie en France ? Pas évident avec nos merveilleuses centrales nucléaires...

Il se permet de faire quelques calculs, qui ont déjà été faits par dautres et qui démontrent bien l'impossibilité d'étendre l'utilisation des agro-carburants, et qui masquent le problème de l'autosuffisance alimentaire des pays du sud, et de la croissance infinie des transports (marchands et autres). Non les bio-carburants ne sont pas une solution, ils sont un futur problème pour des populations qui n'en ont pas besoin.

On sait aujourd’hui, en toute précision, qu’une tonne de maïs donnera en tout et pour tout 413 litres (ou 109 gallons) d’éthanol en moyenne, avec des variations selon la densité.
Le prix moyen du maïs dans les ports des Etats-Unis se monte à 167 dollars la tonne. Il faudrait 320 millions de tonnes de maïs pour produire 35 milliards de gallons d’éthanol.
Selon des données de la FAO, la récolte de maïs des Etats-Unis pour 2005 a été de 280,2 millions de tonnes.
Le président a beau parler de produire du carburant à partir de gazon ou de sciure, il est clair que cette perspective est totalement dépourvue de réalisme. Trente-cinq milliards, pour ceux qui ne s’en rendraient pas compte, c’est trente-cinq, suivi de neuf zéros.
Aujourd'hui, Lula le Brésilien poursuit sa politique mixte et engage des accords avec les USA, et il contredit Castro, mais il me semble qu'il ne fait en cela que servir les interêts financiers en jeu, il protège le marché que lui fait miroiter Bush. Mais si il est possible que cet échange soit profitable financièrement au Brésil (et encore, sans doute pas pour grand monde, quelques patrons de grandes entreprises agricoles à priori), si les gens ont un peu d'argent en retour, que vont-ils manger avec cet argent ? De la nourriture importée des USA produite avec le biocarburant qui vient de chez eux ? N'est-ce pas encore une fois tout le système capitaliste qui démontre ses incohérences ?

De toute évidence, Castro adresse un des problèmes majeurs de notre planète, cela ne mérite-t-il pas plus d'une phrase mensongère dans un journal de radio de service public ?

Liens :
AFP via Yahoo!
L'express
24 heures

2 comments:

Thierry said...

Aaaaaahhh, qu'il est doux de voir un blog qui ne dit pas de conneries sur"le dictateur Castro qu'est très méchant partout gnagnagna"; Merci! Et hop, linké!

coco_des_bois said...

hé hé...
En fouillant un peu, et c'est justement un des avantages du ternet, on peut se libérer de certaines propagandes comme celle de RSF.
Je termine le bouquin sur Cuba et j'essaie de pondre un article.

Merci de ta visite et du lien :)