Société de la violence



Il faut replacer les choses à leur place ! Hier, la patronne des patronnes a fait preuve de courage en expliquant que les pauvres étaient décidément bien "jaloux"... oui, les pauvres, sont jaloux, jalous des riches, pourquoi ?
Pas parce que, comme a tenté timidement de lui demander Demorand, il y a des écarts de revenus difficiles à comprendre, ce serait comme dire par exemple que certains pauvres du Sud ont légitimité à venir frapper à la porte de l'europe sous prétexte que nous les exploitons, non ce serait une analyse bien puérile et Sarko l'a expliqué, nous n'avons pas besoin de l'Afrique ! Non, les pauvres ne sont pas jaloux de ces écarts qui sont normaux, parce que et c'est bien connu, le système libéral engendre des chances égales pour chacun, et elle l'a répété, libre à chacun d'avoir un gros salaire. Alors oui, les pauvres sont jaloux parce que ce sont des faignasses, ils ne branlent rien mais surtout : ils ne créent pas de richesse. Quand on s'indigne du parachute doré de la patronne du Printemps (qui n'est pas un parachute puisqu'il était contractuel), on ferait bien de se demander si après tout, elle ne les a pas mérités ces millions ? hein ?
Oui, un patron créé de la richesse, et même si c'est au prix de baisses de salaires, d'extensions d'horaires et de licenciements, lui se bouge le fion, alors que le pauvre est un centre de cout, non seulement son boulot c'est de la merde, faut bien l'avouer, c'est pas fashion de vendre des pantalons en toile Denim, mais en plus il voudrait être payé plus, au risque de couler la boite ... salaud de pauvre sans déconner.
La violence c'est pour moi la douceur avec laquelle la Parisot s'exprime, cette insipide voix sans modulation, sans âme, à l'image de "sa" revue de presse, il fallait l'entendre lire le texte pondu par la journaliste qui fait ça tous les jours, même les ponctuations et les expressions perso elle n'a pas pris la peine de les modifier... après tout, la journaliste en question doit faire partie des pauvres dans son système de repères, et commander, c'est déléguer...

Aujourd'hui, un arbre te tombe sur la gueule, et sans hésiter, tu vas accuser ton voisin... tu vas chercher, te débattre et agiter tes ailes attrophiées... je ne discute en aucun cas du bien fondé de ce procès, mais il fait partie à mon sens d'un non-événement médiatique, de ce que Bourdieu appelait les faits qui font diversion. C'est le procès moderne contre la sorcière du village, il faut lyncher quelqu'un, faire un exemple.

Tous les jours je vais au taf en vélo, entre 10 et 15km aller, et régulièrement je me fais insulter parce que mes pneus mordent le trottoir ou que je brûle un feu, piétons et automobilistes, pourtant, je ne fais pas de bruit, je ne pollue pas, je ne renverse personne, je ne crie sur personne, je me contente d'évoluer dans un espace, mais je suis "accessible". Il est plus facile de hurler sur un cycliste qui ne respecte pas certaines règles que de remettre en question ce qui est devant notre nez et qui empoisonne les poumous de ses gamins, plus facile de jouer au policier que d'être libre, plus facile d'essayer de se raccrocher à une loi que l'on ne comprend pas que de s'intéresser à ce qui compose son environnement immédiat.

Le terroriste est caché parmi nous, la loi nous aidera à le débusquer, jusqu'en Irak s'il le faut.

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