Cuba-médias : both sides of story

On dit que les médias mentent

si si on le dit.

On le dit même depuis un bon gros moment en fait.


Mais ils ne mentent pas toujours de façon directe... rappelez vous (ou pas) les histoires de mensonge par action et par omission. Alors petit exercice de mise en application :

Un article (sic) du point.fr au sujet de l'ouverture de Cuba au "marché".
Notez le foisonnement de détails, l'explication pointue d'un phénomène social important... le lecteur a tous les éléments pour comprendre, à n'en pas douter. Il n'aura que plus de temps pour lire la rubrique sports !

Un article un poil plus long sur LGS sur le même sujet.
Visiblement l'auteur va un peu plus loin que le témoignage de "cet ingénieur de 53 ans". On peut à juste titre se demander si tout ce que dit Salim Lamrani est vrai, on peut essayer de parcourir les nombreuses sources citées dans son article, et on peut même le traiter de vil communiste éventuellement. Mais on ne peut rien reprocher aux 10 lignes du Point, on est juste prié d'ingurgiter, on est pas là pour mettre en perspective, pour prendre du recul, on doit admettre (merde depuis le temps c'est pas déjà fait ???) que Cuba était une atroce dictature et farcie de mesures injustes et dont l'avenir radieux et lumineux se situe dans la consommation des ... biens de consommation. Of course.

Parce que, et celà ne vous aura pas échappé, nous vivons une période un rien tendue sur le plan de l'alimentation, de la pauvreté etc... et pourtant :

Ainsi, selon le dernier rapport de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’insécurité alimentaire dans le monde, 854 millions de personnes à travers la planète dont 9 millions dans les pays industrialisés souffrent de malnutrition (3). Sur le continent américain seuls trois pays ont déjà atteint les objectifs du Sommet mondial de l’alimentation (SMA) 2015 : Cuba, la Guyana et le Pérou (4). Selon l’UNESCO, actuellement, un adulte sur cinq dans le monde n’est pas alphabétisé, soit 774 millions de personnes, et 74 millions d’enfants sont privés d’école (5). D’après l’UNICEF, chaque jour, plus de 26 000 enfants de moins de cinq ans meurent de faim ou de maladie curable, soit 9,7 millions par an (6). Aucun Cubain ne fait partie de ces listes.

Alors quoi ?

Cuba a raté sa destinée d'eldorado des transnationales occidentales ?

Comme l'Argentine ?

J'en doute.

Mais les journalistes couchés de nos si beaux et démocratiques médias semblent avoir une opinion toute faite, eux.

Les preuves de la médiocrité et de la partialité des médias s'accumulent depuis tellement longtemps qu'il serait vain de chercher depuis quand. Le seul moyen de leur dire non reste de toute évidence de tenter de diffuser les points de vue différents.

Dans le même ordre d'idées, je vous conseille cet article pêché sur le rezo au sujet d'Aimé Césaire.

Donc, camarade, te seront ennemis — de manière haute, lucide et conséquente — non seulement gouverneurs sadiques et préfets tortionnaires, non seulement colons flagellants et banquiers goulus, non seulement macrotteurs politiciens lèche-chèques et magistrats aux ordres, mais pareillement et au même titre, journalistes fielleux, académiciens goîtreux endollardés de sottises, ethnographes métaphysiciens et dogonneux, théologiens farfelus et belges, intellectuels jaspineux, sortis tout puants de la cuisse de Nietzsche (...) et d’une manière générale, tous ceux qui, jouant leur rôle dans la sordide division du travail pour la défense de la société occidentale et bourgeoise, tentent de manière diverse et par diversion infâme de désagréger les forces du Progrès — quitte à nier la possibilité même du Progrès — tous suppôts du capitalisme, tous tenants déclarés ou honteux du colonialisme pillard, tous responsables, tous négriers, tous redevables désormais de l’agressivité révolutionnaire.

Vous pensez vraiment que Sarko a quelconque légitimité à lui rendre hommage ?
N'y a-t-il pas un rien d'hypocrisie ?

Un peu ?