Seb nous fait un joli decryptage du language Duhamel, à commencer par cette merveille :
Dans la mythologie de la gauche, Adolphe Thiers incarne l'une des figures les plus détestables du XIXe siècle français.C'est la première phrase je vous prie... et c'est déjà une énormité !
On peut essayer de regrouper ses neurones et faire le lien avec le discours dominant.
La gauche est politique et horriblement gauchiste, alors que la droite n'est pas politique - elle. De ce fait, la gauche, qui dit n'importe quoi et s'appuie sur des idées farfelues, doit fonder une mythologie pour manipuler les gens, les étudiants, les grévistes, les chômeurs...
Les gens, eux, ne sont pas politisés, ils sont raisonnables ! Ce sont des usagers, des gentils automobilistes, des otages, des employés comme vous et moi (dit dans la bouche de "journalistes" multi-cartes et omniprésents aux avantages multiples et constants, c'est au minimum savoureux). Les gens sont en général "pas concernés", parce qu'ils veulent juste "étudier", "travailler" (en paix si on le permettait) - copyright Seb' Font' pour changer.
Je ne peux que vous encourager à lire cet article qui plonge au fond de ce qui ressemble bien à un mythe : la fable de l'usager.
La prise d’otage consiste en ceci : en acceptant d’être réduits à leurs fonctions d’usagers, l’homme ou la femme qui utilisent les transports en commun, concourent à consacrer un ordre politique qui pourra tout aussi bien, lors d’une prochaine loi, les faire passer du côté de leurs mythiques adversaires du jour. En acceptant d’être dès aujourd’hui désignés comme victimes, ils valident un système logique qui s’assure, du même coup, la possibilité de les transformer plus facilement, un jour prochain, en victimes véritables.Mais les gens normaux à part ça ne sont pas victimes de mythes, la droite ne diffuse pas de message politique, elle se contente de suivre les lois naturelles de la nature, encore un mythe quasi religieux imposé par des hommes bien réels pour justifier leurs actions tout ce qu'il y a de politiques.
La réalité économique, c’est comme la loi de la pesanteur. Jusqu’à nouvel ordre, on ne s’est pas émancipé de la loi de Newton.Tu parles du mythe...
Mais bon, là on a pas dépassé la première phrase de l'article de Duhamel ... c'est dommage avouez. Passons à la suivante :
Karl Marx en personne le dépeint en « nabot monstrueux », Flaubert l'exècre, Victor Hugo le voue aux gémonies, Balzac s'en inspire pour sculpter son Rastignac le plus luciférien.Comme Marx est un gauchiste (ouais là quand même un peu non ?) il parle par approximation, fait des amalgames et surtout, dit des trucs bien gras comme "nabot monstrueux" ... mais gardez ces deux mots à l'esprit, ils devraient bien vite vous évoquer un autre nabot. Parce que Marx dit bien plus au sujet de Thiers et de la Commune, et ce n'est pas que de la mythologie, même si on pourrait penser en lisant Duhamel que Thiers est un grand Monsieur et qu'il a après tout bien des mérites. Au passage, savourez donc cet article sur le même sujet. Je kiffe surtout ce genre de débilité (oui enfin ça sort des échos hein) :
Serait-ce parce que celui que Marx qualifiait de « nabot monstrueux » inspire spontanément l'antipathie ? Mais il faudrait alors expliquer pourquoi une centaine de nos villes ont donné son nom à des rues ou des places.On note que le résumé des écrits de Marx est identique (le mec ne savait pas écrire plus de deux mots à la fois faut croire)... on note également qu'aucune ordure dans aucun pays n'a jamais eu de plaque commémorative... c'est gouteux je trouve (ou goutû au choix).
Ceci dit, voici quelques citations du bouquin sur le Guerre Civile en France de Marx :
Pourtant, avec son courage légendaire, il continua de fuir la scène publique, jusqu'à ce que les massacres de juin l'eussent nettoyée pour son genre d'activité. Alors, il devint le cerveau dirigeant du « parti de l'ordre » et de la République parlementaire, cet inter-règne anonyme pendant lequel toutes les factions rivales de la classe dirigeante conspiraient ensemble pour écraser le peuple, et l'une contre l'autre pour restaurer chacune la monarchie de son choix.Bon, je sais pas, mais moi parfois, toutes choses égales par ailleurs, je ne peux m'empêcher de faire des petites comparaisons... on s'amuse comme on peut hein...
En dépit de ses hypocrites homélies sur les «libertés nécessaires» et de sa rancune personnelle contre Louis Bonaparte qui avait fait de lui sa dupe et flanqué dehors le parlementarisme, - et hors de son atmosphère factice, ce petit homme, il le sait bien, se ratatine et rentre dans le néant, - Thiers a trempé dans toutes les infamies du Second Empire, de l'occupation de Rome par les troupes françaises, jusqu'à la guerre avec la Prusse, à laquelle il poussa par ses farouches invectives contre l'unité allemande, - non pas parce qu'elle servirait de façade au despotisme prussien, mais parce qu'elle serait une atteinte au droit traditionnel de la France au morcellement de l'Allemagne.
Ministre de Louis-Philippe, il dénigra les chemins de fer comme une folle chimère; et, plus tard, dans l'opposition sous Louis Bonaparte, il stigmatisa comme une profanation toute tentative pour réformer le système pourri de l'armée française. Jamais, au cours de sa longue carrière politique, il ne s'est rendu coupable d'une seule mesure, si minime fût-elle, de quelque utilité pratique. Thiers n'a été conséquent que dans son avidité de richesse, et dans sa haine des hommes qui la produisent. Entré pauvre comme Job dans son premier ministère sous Louis-Philippe, il le quitta millionnaire. Son dernier ministère sous le môme roi (celui du 1er mars 1840) l'exposa à des accusations publiques de concussion à la Chambre des députés, auxquelles il se contenta de répondre par des larmes, denrée qu'il prodigue avec autant de facilité que Jules Favre ou tout autre crocodile. A Bordeaux, sa première mesure pour sauver la France d'une ruine financière imminente fut de se doter lui-même de trois millions par an, premier et dernier mot de la «république économe», qu'il avait fait miroiter à ses électeurs de Paris en 1869. Un de ses anciens collègues à la Chambre des députés de 1830, capitaliste lui-même et néanmoins membre dévoué de la Commune, M. Beslay, apostrophait dernièrement Thiers dans une affiche publique :L'asservissement du travail au capital a toujours été la pierre angulaire de votre politique, et depuis le jour où vous avez vu la république du travail installée à l'Hôtel de Ville, vous n'avez jamais cessé de crier à la France : Ce sont des criminels!Passé maître dans la petite fripouillerie politique, virtuose du parjure et de la trahison, rompu à tous les bas stratagèmes, aux expédients sournois et aux viles perfidies de la lutte des partis au parlement, toujours prêt, une fois chassé du ministère, à allumer une révolution, pour l'étouffer dans le sang une fois qu'il y est revenu avec des préjugés de classe en guise d'idées, de la vanité en guise de coeur menant une vie privée aussi abjecte que sa vie publique est méprisable, - il ne peut s'empêcher, même maintenant où il joue le rôle d'un Sylla français, de rehausser l'abomination de ses actes par le ridicule de ses fanfaronnades.
Allez... salut !
2 comments:
J'aime beaucoup celle-là, aussi:
"Sous sa domination, la société bourgeoise libérée de tous soucis politiques atteignit un développement dont elle n'avait jamais eu idée. Son industrie et son commerce atteignirent des proportions colossales; l'escroquerie financière célébra des orgies cosmopolites; la misère des masses faisait un contraste criant avec l'étalage éhonté d'un luxe somptueux, dissolu et crapuleux. Le pouvoir d'État, qui semblait planer haut au-dessus de la société, était cependant lui-même le plus grand scandale de cette société et en même temps le foyer de toutes ses corruptions."
Absolument...
Dans notre histoire, les esprits éclairés n'ont certes pas manqué pour dénoncer ces sinistres connards, mais en revanche les médias ne leur ont que rarement prêté attention ...
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