C'est sur une note plaisante que l'on termine ce journal de 13h, ici Pernaud à vous le monde réel.
Ce matin, France Inter, revue de presse, et n'en doutons pas, de quoi nous redonner le sourire :
Bon et sinon, dans la vraie vie...
Vous lirez, en Page Trois du Monde, "le péril au centre de Saint-Denis"... Dans le centre-ville historique, plus d'un logement sur trois est indigne... Saint-Denis est rongé par les taudis... La municipalité, prise entre l'urgence sanitaire, les coûts et les exigences des Bâtiments de France, a demandé les conseils d'experts...
Dans L'Humanité... "Un modèle d'intégration expulsé"... Il s'appelle Mourad... Lycéen dans le Loiret, il avait reçu en septembre une bourse au mérite... Le jeune garçon était arrivé en France il y a 5 ans, dans le cadre du regroupement familial... Son père travaille dans l'Hexagone depuis 1973... Oui mais voilà : la semaine dernière, il a été arrêté, placé en garde à vue, envoyé en centre de rétention, et mis dans l'avion à Roissy, direction le Maroc... le tout en moins de 24 heures, dénonce L'Humanité...
Alors heureusement, pour nous redonner le sourire ce matin... il y a Tsonga... "Tsonga le magnifique", titre Le Midi Libre... Hier, il a balayé Rafael Nadal "comme un ouragan", s'enthousiasme L'Equipe... L'Equipe où vous lirez une longue interview du champion... "C'était une folie... J'ai fait des volées spatiales, des trucs dos au filet, des trucs bizarres qui devenaient de jolies volées amorties... C'était juste magique"...
Vous sentez comme ça pue (pour paraphraser Sebastien Fontenelle) ?
Vous voyez comme tout se mélange, comme cette revue de presse affiche sa pseudo neutralité comme un regard neutre et désabusé sur le monde, où plus rien n'a d'importance, comme le disait notre cher Lider Minimo au sujet de mai 68, il n'y a plus de valeur.
La politique dégueulasse d'exclusion du colonel de réserve Hortefeux n'est pas si ignoble (et elle ne l'est d'ailleurs pas du tout aux yeux de la journaliste) puisqu'un mec avec une raquette a gagné un match de tennis ! Tout se vaut après tout...
Mais quel peut bien être cette substance qui me fait oublier les réalités de politiques brutales qui nous sont imposées un peu plus chaque jour par cette droite décomplexée ? Comment nomme-t-on ce genre de chose ? Une drogue ? ... peut être un lien avec la visite d'Uribe à Sarko ?
Un matche de tennis pour nous faire oublier que depuis si longtemps on nous raconte absolument n'importe quoi sur l'argent public, sur les impots, sur le trou de la sécu, sur la faillite de la france, sur le manque d'argent, sur tout ce qui justifie dans les médias et les "grands" pitoyables partis qui se sont succédés au pouvoir, la destruction systématique des droits sociaux.
A écouter
l'émission de jeudi de Là Bas si j'y suis.
Et toujours pour rester dans les jupes de Mermet, je vous conseille également l'émission consacrée
à Bernard Guetta. Je ne cache pas que j'ai été surpris comme beaucoup, mais pour revenir au sujet de la revue de presse, si il y a bien un élément qui mérite d'être souligné au sujet des médias, c'est qu'une grande partie des sujets sont traités avec une apparente neutralité. Cette revue de presse en est l'exemple frappant. Rien ne suscite de réaction, le journaliste passe les plats, et il passe les pats servis par ses confrères qui eux-mêmes passent les plats qu'on leur demande de passer. Alors effectivement, il est bon de distinguer ceux qui, comme Guetta, expriment leur opinion. Car l'information neutre n'existe pas. Car tout est "idéologie", contrairement à ce que voudraient nous fraire croire les libéraux.
Il suffit de lire ou d'entendre Attali à propos de son rapport de merde... "pas libéral mais libre... bla bla". Le libéralisme a cette fantastique propriété de se prétendre détaché de toute idéologie, il ne fait pas de politique, il EST. Les gauchistes, eux, expriment des opinions et font de la politique politicienne, ets ça... c'est MAL. C'est ce qui permet au passage de bien comprendre pourquoi le PS est réduit à cette somme de gélatine ridicule et inutile.
Voilà donc un des buts principaux de cette presse pourrie, nous redonner le sourire, nous enfumer, faire diversion... mentir si il le faut. Et nous faire avaler les "réformes" en matière sociale et le néant en matière écologique (entre autres).
Et au passage, à St Denis, les avenues rectilignes sortent de terre aussi vite que les immeubles de bureau... mais rien d'anormal à ce qu'un logement sur trois soit "indigne" ... tout va bien, dormez braves gens.
